KsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssss !

Deux hommes sont assis l’un face à l’autre devant une table, elle-même placée près du "Requin quai", restaurant du bord de mer très réputé dans le coin pour son confit de Kralamour à la sauce de Tofu. Une pinte de bière placée devant eux, ils discutent de tout, de rien, de la pluie, et du beau temps… Bref, ils papotent :


Paulo : Hey ! Marco !

Le premier homme pouffe de rire, alors que le second reprend :

Marco : Hey !... Paulo !
Les deux hommes : Hahaha !!!

Les deux compères éclatent de rire, puis se calment, et reprennent leur souffle en commandant une nouvelle chope de bière.

KsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssss !

En bon zooooooornaliste, je suis le mouvement et commande moi-même deux chopes remplies de la boisson traditionnelle du coin. Il est essentiel dans ce métier de se fondre dans le décor.

Toujours en bon zooooooornaliste que je suis, j’avale d’un trait la bière, manquant de m’étouffer, puis repart dans mes pensées, à la recherche d’un sujet un tant soit peu plus intéressant que la recrudescence de l’alcoolisme des pêcheurs et journalistes en Amakna.

KsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssss !

Sale bête ! Impossible de se concentrer ! Si je l’avais entre les mains, je le… Mais au fait, Kezako ?... J’y songe, je cherche, je me concentre, mais pas moyen de savoir d’où vient ce bruit !
A ce moment-là, j’aperçois deux grands yeux qui m’observent d’un air féroce, cachés derrière une touffe d’herbe. Sans lâcher ma chope –mieux vaut être prudent !– je m’approche doucement de ces deux orifices, quand la bête surgit sans crier gare et me saute au visage ! Un rude combat commence… Et se termine presque aussitôt, ayant par réflexe assené un coup de pinte à la chose qui finit ses jours sous le récipient.

Mince, un sujet de plus qui tombe à l’eau ! Et en plus, je me suis mis de la bière partout !

Au fond, les deux ivrognes éclatent de rire. Je me retourne brusquement, et leur lance, énervé :

Ruru : Qu’est ce qui vous fait rire ?

A question bête, réponse bête.

Marco : C’est vous m’sieur l’journaliste. Quelle idée de vouloir attraper un Scaratos ! Tout le monde sait bien que ces bêtes ne servent à rien d’autre qu’à vous empêcher de siester ! Vous comptez vous lancer dans la vente de scaratophone ?

Les deux crétins éclatent de rire à nouveau.

Pour ma part, je me suis arrêté à « Scaratos ». C’est donc ainsi que ce prénomme l’horrible bestiole ! Je tiens mon scoop ! Tout du moins, dès que je l’aurai trouvé… Je demande donc, un sourire forcé aux lèvres pour paraître aimable, aux deux gusses s’ils peuvent m’indiquer où je puis trouver le nid de la bête. Ils me répondent, après quelques piques à mon égard, qu’ils ne le savent pas, mais que le grand Cartographe Harry Stote pourrait m’aider à trouver ce que je cherche. Je les remercie à leur manière, puis m’en vais donc en direction de la bibliothèque ou le cartographe loge.

Après quelques heures de route, j’arrive enfin devant l’immense bâtiment –qui n’est cependant rien face au château d’Amakna– dont le charme n’a d’égal que la sagesse accumulée dans ses livres… Bref, un bâtiment magnifique pour les lecteurs chevronnés. J’entre et me dirige sans bruit vers le maître de ces lieux. Il est assis à une table, en train de boire, et je n’ose pas le déranger. Je commence à penser qu’un reportage sur la recrudescence de l’alcoolisme en Amakna n’était pas une si mauvaise idée…

Au bout de quelques minutes, c’est lui qui m’adresse ses premières paroles :


Harry Stote : Que voulez vous ?

Je me racle la gorge et lui tient à peu près ce langage :

Ruru : Et bonjour, Monsieur du Hibou, Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. Sauriez-vous où je peux trouver des Scaratos ?

Il me regarde d’un air étrange. Je crois que mes paroles l’ont convaincu !

Harry Stote : Moui… Donc vous recherchez les Scaratos… C’était une espèce très répandue en Amakna autrefois, mais maintenant, elle se fait plus rare car les habitants les ont chassés pour leurs cornes, très à la mode à l’époque. On en mettait une paire sur la tête, et on imitait le bruit du bouftou en rut. C’était… Oui pardon, donc depuis, on ne trouve plus de Scaratos que sur l’île du Minotot, membre éminent de la SPSVD (Société Protectrice des Scaratos en Voie de Disparition), qui les protège farouchement. Mais peut-être qu’en vous faisant passer pour l’un deux, vous aurez une chance de vous en approcher…

Ni une ni deux, je prends mes affaires pour le voyage. Malheureusement, je n’ai pu trouver de déguisement de Scaratos, mais je me dis que si je fais attention à ne pas tomber sur le gardien des lieux, je ne risque pas grand-chose. Dans le cas contraire, je glisse mon testament sous le lit… Il est temps de partir, le Zooooooornal passe avant tout !

Je loue une dragodinde (2 000 kamas avec MasterKamas) qui m’emmène jusqu’à l’embarcation qui va me conduire sur l’île. Là, un jeune garçon, une bière à la main –décidément !...– me fait payer le ticket pour l’aller (100 kamas avec MasterKamas) et me souhaite bon voyage. Le trajet est assez long, et j’en profite pour me prendre une bière au bar du rafiot (30 kamas avec MasterKamas). Nous débarquons finalement dans la soirée, et le porteur me remercie après que je lui aie versé un pourboire (150 kamas avec MasterKamas).
Un reportage pareil, ça n’a pas de prix, mais tout de même !...

Le lendemain matin, je me lève, plein de boutons qui me grattent –ça m’apprendra à dormir sur la plage- réveillé par un doux bruit harmonieux qui résonne sur toute l’île.

KsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssssKsssssss !

Sur le coup, je crains une attaque de Moskitos, mais je me ressaisis rapidement : le vieil Hibou alcoolique ne m’avait pas menti ! Je ne prends pas le temps de ranger mes affaires, et commence immédiatement mes recherches.

Au bout d’une heure sous le soleil et de la chaleur accablante, mes recherches ne m’ont pas permis de trouver la trace de l’insecte. Épuisé, je m’allonge par terre, le temps de réfléchir un peu.
Chose que je n’ai pas le temps de faire, car à ce moment là, un vieil énutrof s’approche de moi et me dit :


Lorkos : Salutations étranger. Je suis Lorkos, le gardien du Labyrinthe du Minotot. Je parie que tu es venu pour découvrir le mystère des Scaratos.
Ruru : Euh… Oui, mais comment savez-vous cela ?
Lorkos : Mon ami Harry Stote m’a averti de votre venue par Dragoposte. Il m’a dit de vite vous refiler ce que vous cherchiez parce que vous risqueriez de m’apporter des ennuis.
Ruru : Ha ? Euh… Ben merci alors.

Lorkos met alors deux doigts entre ses lèvres, et siffle. Un instant après, une multitude de Scaratos apparait sous mes yeux émerveillés ! Tout en produisant leur sempiternel cri strident bien sûr…
Ruru : C’est incroyable ! Mais comment ?...
Lorkos : Héhéhé ! Il m’a fallu trois ans pour leur apprendre ce petit tour, me dit-il avec un grand sourire, et deux ans pour leur apprendre à sauter dans un cerceau enflammé ! Regarde petit…

Mais je n’ai pas le temps de regarder, car à ce moment là, le sol se met à trembler. Je ne comprends plus rien à ce qui se passe. Le pépé m’explique tout en essayant de ne pas tomber
Lorkos : Imbé-cile !... Harry-m’avait-bien-prévenu-de-faire-attention !
Ruru : Que-voulez-vous-dire ?
Lorkos : Que-le-Minotot-a-été-réveillé-pas-ta-venue-sur-l’île,-et-qu’il-nous-a-repéré-en-suivant-le- Scaratos ! Tout-est-de-ta-faaaaauute…

C’est à ce moment là que l’énorme bête choisit d’apparaitre. D’un coup de corne, elle envoie paître l’énutrof par delà les nuages. Je l’aurais bien remerciée, si elle n’avait fait de même avec moi.

Au final, c’est un retour à la case départ si je puis dire, sauf que j’aurais appris une chose de ce reportage : Qui cherche les Scaratos, prend des bosses.