Les beaux jours arrivent, et avec eux une envie de baignade. Les amateurs de sable fin et de mer tièdes connaissent bien les calanques, qui bien que proches de la ville, donnent facilement l'impression d'être en vacances.

Mais une fois arrivés sur les lieux, une toute autre réalité s'est imposé à nous: au lieu de rester allongés sur les transat à siroter un jus de nodkoko bien frais, et à bronzer ou à profiter de l'eau, la plupart des aventuriers que nous avons rencontré tout au long de la plage étaient plus occupés à trancher, découper, transpercer ou brûler des pichons. Un vrai massacre, tant et si bien que le sable donnait plus l'impression d'être celui d'une arène !

Nous avons tout de même pu rencontrer une vacancière et elle a gracieusement accepté de répondre à nos questions, espérant devenir célèbre:

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Notre reporter est allé interroger le maître des lieux, ou du moins ce qui s'en approche le plus: le célèbre Capitaine Igloute. Ce vieux ronchon s'est plaint du nombre grandissant de touristes, jusque là, rien de bien surprenant. En revanche, ce qui l'était plus, ce sont les inquiétudes principales du Capitaine: il ne s'agissait pas de préserver la tranquillité de sa sieste biquotidienne, il était préoccupé par le massacre des pichons.

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"Quand je suis arrivé ici - je ne dirais pas quand, mais tes parents devaient encore téter - c'était paradisiaque ici ! Les pichons abondaient et un jour j'en ai même pêché un gros comme ça !"

Devant l'écart entre ses mains, nous avons essayé de ne pas paraître trop dubitatifs pour ne pas le vexer.

"Mais depuis quelque temps, ils sont de plus en plus nombreux par ici à chasser les pichons, que ce soit pour leur chair ou juste pour pouvoir se faire mousser devant les demoiselles à Astrub. De mon temps, c'était pas comme ça, moi j'vous l'dis. Ce qui m'embête surtout, c'est que beaucoup de ces cochons laissent les cadavres de pichons sur la plage! Les jeunes d'aujourd'hui, aucun respect, j'vous jure. De mon temps, c'était pas comme ça. J'vous ai raconté comment j'ai séduit la princesse de ..."

Après avoir réussi tant bien que mal à nous échapper d'une discussion interminable sur les prouesses du capitaine, en nous promenant sur la plage, nous avons pu repérer nombre de ces cadavres ce qui dégagent une odeur épouvantable, témoins du véritable génocide de pichons. Les rares pichons visibles se déplaçaient seuls, traumatisés, préférant visiblement la discrétion pour échapper aux chasseurs.

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Il est temps que ces atrocités cessent. Pour que les calanques redeviennent un lieu paradisiaque où il fait bon de bronzer!

Sauvez les pichons, mangez du boufton!