Il était une fois, un temps fort lointain, un temps où Astrub n’existait pas, Bonta ne se résumait qu’à quelques maisons, Sufoquia était encore sous l’eau, les sadidas n’étaient pas paresseux, les énutrofs étaient jeunes, les srams étaient faits de chair et de sang, les écaflips étaient encore des chatons, les cras étaient des guerriers du corps à corps, les iops avaient une cervelle bien remplie (c’est dur à croire, hein !), les xélors n’avaient pas encore remonté le temps et n’étaient donc pas arrivés dans le monde des douze, les landes de sidimote étaient verdoyantes et les pandawas étaient sobres en permanence car leur boisson favorite n’existait pas….Cela n’existait pas ? Eh oui, ça aussi c’est dur à croire ! Car on croit que cette boisson fut créée en même temps que le monde comme le tofu ou le brouillon du guerrier : le iop.

Eh bien non.

Comme je le disais tout à l’heure, cela se passe il y a bien longtemps, dans les champs de ce qui allait être Astrub. Un paysan, un pandawa, pratiquait ce métier avec acharnement. Il n’y gagnait pas beaucoup mais c’était la seule chose qu’il avait à faire. Il revendait ensuite ses récoltes à des éniripsas qui faisaient des vêtements avec ces céréales.

Et c’est ainsi que les éniripsas devinrent habilles de leurs mains.

Quelques fois, il se servait de ses récoltes pour faire du pain, chez lui. Il avait appris cela à Bonta, mais cela lui paraissait bien banal. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait l’intuition qu’il devait continuer le métier de paysan, même s’il n’y gagnait presque rien, et il avait raison.

Un beau jour, au milieu de sa récolte quotidienne, le pandawa découvrit, deux nouvelles céréales : le malt et le houblon. Ces céréales n’étaient pas des plus communes, il en avait vu des illustrations dans des livres qui parlaient des céréales. Il analysa ces céréales sous toutes les coutures et en conclut qu’elles avaient quelque chose de plus que les autres : elles étaient plus « solides » que le blé ou l’avoine et plus « belles » que l’orge. Le pandawa avait l’impression d’avoir trouvé les céréales parfaites, et comme il était convaincu que chaque chose avait une utilisation appropriée, il chercha laquelle correspondait à ces céréales. Il essaya de les transformer en pain : il n’avait rien de plus que les autres. Il essaya même de les transformer en soupe : ce n’était pas très bon mais il y avait un petit goût appréciable. Il se focalisa alors sur une quelconque préparation liquide. Il les concassa puis les mélangea avec de l’eau et la fit bouillir. Le pandawa essaya et ressaya toutes sortes de façon : il brassa, fit décanter, et essaya même de fixer sa mixture sur ce qu’on pourra appeler une centrifugeuse : c'est-à-dire un chacha qui court après sa queue. Après de maintes tentatives de mélanges, il réussit en la brassant, la refroidissant et la laissant vieillir.

Il goûta à sa préparation après plusieurs mois d’attente, et il voyagea sur une autre planète instantanément : la planète saoul. Cette planète serait bientôt surpeuplée, quelques centaines d’années plus tard. Il avait trouvé la recette du succès au sens propre du terme. Il avait trouvé la cause pour laquelle des générations et des générations d’astrubéens, d’amakniens, de bontariens ou même de brakmariens se rassembleraient dans le même lieu dans le même but : pour goûter au doux breuvage doré.

Mais il fallait encore donner un nom à cette boisson. Le pandawa réfléchit longuement. Il ne fallait pas choisir n’importe quel nom car il devait bien sonner et donner envie de boire le rafraichissement dès que l’on entend ce nom. Mmmmmmh……Il déduit rapidement que ce précieux liquide perdurera très longtemps, au moins deux ères minimum.

Après cela, les citoyens du monde des douze se lasseront et découvriront que cette boisson est nocive pour la santé, et ils trouveront le moyen de rajouter un ou plusieurs ingrédients qui lui feront perdre toute sa saveur, une saveur indescriptible.

Deux ères….Il fallait choisir un nom qui ne lasse pas les oreilles…un nom qui ne déplaît pas car il ne devra pas changer pendant ces deux ères….Le pandawa désigna son breuvage comme la représentation d’une bi-ère. Bi, qui veut dire deux, comme bipède, assemblé à ère, cela veut tout dire….

Et ainsi était née la bière.

A présent, il fallait la commercialiser!

A suivre....