En regardant le ciel et les nuages, la petite Marion vit un piou très fatigué qui s'écrasa dans son jardin encore plein de neige. La petite fille accouru tout de suite sur la pelouse, prit le piou et l'emmena vite auprès de la cheminée pour le réchauffer.

Le piou était très joli, mais il était épuisé. Alors Marion lui donna un peu de graines, de l'eau et lui fit un petit perchoir.

Dans la soirée, le piou allait mieux, mangeait volontiers les graines et, la nuit tombée, il s'installa sur le perchoir pour dormir. Le lendemain matin en se réveillant, Marion poussa un cri de surprise tant elle était émerveillée : dans son jardin il n'y avait plus aucune trace de neige, les merisiers avaient des bourgeons plein les branches et des pâquerettes parsemaient sur la pelouse verte.

- C'est le printemps ! s'écria Marion . Il est en avance !

Elle sortit dans le jardin et vit le piou qui la suivait en volentant : il était en pleine forme et chantait à tue-tête.

- Tu es guéri ! Qu'est-ce que je suis contente !
- Je n'étais pas du tout malade, petite, répondit le piou, mais j'étais très chargé car je portais le printemps.

Marion battit des mains en sautillant. Elle courut chercher son chien et avec le piou, ils allèrent tous les trois promener dans la campagne, où le printemps s'épanouissait à vue d'œil : les piou chantaient, les papillons volaient, les écureuils gambadaient dans les champs.

Quand il eut bien vu tout ce qui l'intéressait, le piou dit au revoir à Marion.

- Tu pars déjà ? demanda la petite fille. - Je m'en vais porter le printemps dans les autres contrées, répondit le piou. Mais je reviendrai te voir dès que j'en aurai terminé avec cette saison. À bientôt !

Il prit son envol et s'éleva très haut. Le chien de Marion aboya pour lui dire adieu, et celle-ci lui fit de grands signes à l'aide de son petit mouchoir blanc, puis elle cueillit un gros bouquet de roses et le ramena à la maison, fière d'avoir contribué à la fin des temps difficiles de l'hiver.