Depuis que j’avais rejoint la troupe d’aventuriers, avec qui j’allais chasser les œufs de dragon, j’avais découvert une nouvelle sorte d’entraînement quotidien : aller affronter les Dopeuls gardés par les Temples de chaque Dieu du Monde des Douze.

C’est un entrainement efficace, car on apprend à riposter aux attaques de tous les Dieux loués par les aventuriers de ce monde.

Ce matin encore, je me levais du bon pied pour accomplir mon pèlerinage sanglant…

Je commençais par le Temple de Sadida, puis remontais petit à petit, après m’être fait griffer de ronces, en passant par le Temple de la belle Féca, où son Dopeul mit mes nerfs à rude épreuve, jusqu'à arriver à une petite colline.

Sur cette colline, se dressaient deux imposants dragons rouges qui gardaient l’entrée du Temple de leurs yeux cruels, la tête haute et le regard hautain. Cette vue m’impressionnait toujours quand j’arrivais à ce Temple, car ces dragons, ce sont les statues de l’entrée du temple d'Osamodas.

Sur le mur, était placardée une affichette :

En ce jour et à partir de quatorze heures, la guilde SMARS, va explorer cinq donjons en même temps, grâce à ses nombreux membres :
- Le donjon des blops.
- Le donjon des scarafeuilles.
- Le château du Wa Wabbit.
- Le donjon des squelettes.
- Le donjon des canidés

Il se trouve que cette guilde n’était que composée de fidèles de Sram. Et elle était très critiquée pour son manque de diversité.
Une fois de plus, pour prouver leur puissance et leur nombre important, ils exploraient régulièrement plusieurs donjons en même temps. Enfin, bref, revenons à nos bouftous.

Quand je pénétrais dans la petite caverne, je remarquais aussitôt ces yeux qui brillaient dans l’obscurité de la grotte, ainsi que ces bouches de quelques créatures fantastiques inimaginables qui observaient ceux qui pénétraient dans le Temple…

Puis, j’entrais dans la salle aux piliers, et je le vis : la petite créature au teint violet, elle m’attendait là, comme tout les jours, pour un énième affrontement.

Je me plaçais, fit chauffer la magie dans mes mains, et dégaina mon fouet : j’étais prêt.

A ma grande surprise, ce fut mon adversaire qui engagea le combat, en force, en faisant appel à un dragonnet rouge, mais ce n’était plus une statue cette fois-ci…

La bête m’envoya une gerbe de flammes, que j’eus juste le temps d’esquiver. Pour perturber le monstre ardent, je lui lançais cinq tofus qui avaient décidé d’en découdre avec le dragon.
Et en effet, les volatiles perturbèrent ce dernier pendant un bon moment.
Pendant ce temps, je le bombardais de corbeaux, histoire de le pousser a bout.

Étant occupé avec oiseaux, je ne vis pas la griffe spectrale qui me fut lancée, jusqu'à ce que je la sentis me déchirer la peau du dos.

Je ripostai, en lui envoyant deux sangliers pour le bloquer contre un mur. Le dragonnet était finalement venu a bout de mes fidèles tofus (nan ?!), je me cachais donc hors de son champ de vision, derrière un pilier de pierre. Quand il fut suffisamment près, je bondis de ma cachette et acheva la bête avec une bonne et efficace frappe du craqueleur.

En parlant de craqueleur, j’en utilisai un quand le dopeul vint à bout de l’un de mes sangliers, avant d’appeler un prespic en soutien pour entraver les attaques de mon adversaire.

Quand le second sanglier périt, c’est un bwork mage à qui je fis appel, et qui plaqua le dopeul contre un mur grâce à ses bourrasques.
L’ennemi ne pouvait pas faire grand-chose, entre les coups du craqueleur, les entraves du prespic, et les mini-tornades de mon bwork mage, sans oublier mes salves de corbeaux.

Je décidai d’en finir, et envoya une frappe du craqueleur sur le dopeul. Le choc le fit valser à l’autre bout de la salle.
Je vis qu’il était à bout, titubait, et avait du mal à garder ses yeux ouverts.
Enfin, le moment de victoire arriva, l’ennemi ouvrit son portail mauve, mais étrangement, il semblait hésiter à s’y plonger.

C’est alors que je sentis sa haine, son désir de vengeance, et je réalisai que je l’avais vaincu une fois de trop.

Il se retourna brusquement, me fixant avec des yeux de braise qui m’étaient encore inconnus, puis, se sentant trahi par un autre fidèle d'Osamodas que lui, il utilisa ses dernières forces pour sortir son fouet de sa ceinture, et me l’enrouler autour du pied.

J’étais partagé entre la surprise, la colère et l’appréhension, j’étais comme paralysé par un tel taux de haine dans un être vivant.

Puis il fit ce que je craignais, il plongea dans le portail, disparut, et je sentis une force me tirer au niveau des chevilles : c’était le fouet qui m’entrainait vers cette cave obscure. Je tenta d’hurler, mais c’était trop tard, je venais de plonger du coté obscur du Temple…

A suivre…