Les milices sont dorénavant sur le qui vive. Nous n'avons pas de blessés à déplorer, si ce n'est l'abraknyde en lui même, écorché par les rustres mains du kidnappeur. Soyez prudents, l'individu court toujours, et ce n'est pas votre malheureuse arme, quelle qu'elle soit qui vous protègera.

Mais laissez moi vous conter cette histoire hors norme, qui, j'en fais le pari, ne vous laissera pas de marbre...

Par un mauvais jour d'Octolliard, l'un de ces fameux jours où l'été nous manque -ses plages, son sable chaud, la température à son comble, argggh! pitié rendez nous Jouillier!! et ses Ecaflip en bikini ! enfin bref je m'égare-, la pluie battait les routes pavées de tout Amakna, le blizzard giflait toute créature pointant le bout de sa truffe et refroidissait même les cœurs les plus généreux.

En parlant de Cœurs généreux, il en est un -je vous l'assure- qui n'en est pas un. Oui je veux bien sur parler de ce Grinch malfaisant qu'est le tourmenteur d'abraknydes -pour des raisons qui seront expliquées plus loin, nous l'appellerons "Le Voleur de Joie"- .

Notre petite équipe de rédacteurs était confortablement réfugiée dans la taverne du Chabrulé, où Korge Kawaï nous avait trainés pour soit disant goûter à la chaleur d'un traditionnel Coupe-Korge, servi uniquement dans la moiteur de la capitale Brakmarienne. (Une petite parenthèse d'ailleurs pour déconseiller vigoureusement ce breuvage, car -je vous l'accorde- les relents de soufre dégagés par les laves bouillonnantes de la ville sont en quelques sortes chaleureux pour les comparses trempés que nous étions après avoir traversé les Landes par un vent fouettant et une pluie déchainée... Mais un élixir aussi fort, pimenté à souhait et devant être bu cul-sec -j'ai été la première à m'y coller, étant la bizutée- est vraiment une chose dommageable pour les constitutions fragiles -j'en ai des nausées rien que d'y repenser-)

Entre deux rixes, nous conversions donc sur la prochaine écorce à paraître, débattant du pour et du contre sur certaines orientations rédactionnelles, quand soudain la porte de la taverne sombre s'ouvrit brusquement, dans un fracas de tous les Jaul. Un individu de petite taille, masqué de rubans effilochés, pénétra sans bruit dans la pièce, comme glissant sur le parqué souillé de débris et de sang séché. Il s'assit derrière nous, et commandât d'une voix gutturale -à vous glacer le sang-

"un Bloody-Mary..."

D'un naturel curieux, l'équipe du Zo7rnal le dévisageait, c'est alors que sa tête pivota, et sous sa capuche, ses deux yeux de braise nous refroidirent de toute curiosité pour le reste de la soirée.

Quelques heures après -nous attendions le réveil d'Okin pour mettre les voiles vers notre chaleureuse masure- l'individu mystérieux vint à notre table, interrompant les blagues de Flambius, qui n'étaient ni drôles ni...ni rien du tout d'ailleurs, de toute manière nous n'étions pas frais, et quelque soit notre mode d'expression, je gage qu'il ne devait pas être beau à voir.

S'approchant de Fecatou, il murmura ces quelques mots:

"Vous paraissez hardis de vous aventurer dans les tréfonds de notre belle capitale, mais qu'en sera-t-il demain? Votre arrogance à souiller nos sanctuaires de dépravation par votre esprit bon-enfant et vos rires si insupportables vous coûtera plus que ces quelques frissons..."

Effectivement, la puanteur méphitique de son haleine et la froideur de sa voix nous fit trembler, d'un coup d'un seul.
Ludibliss, étant venue en fin de soirée nous faire partager ses déboires et péripéties suite à l'achat d'une dragodinde anémique et entomophobe -qui a peur des scarafeuilles et autres bestioles à 6 pattes- en chuta du tabouret.
Moi-même, pourtant peu impressionnable, j'avoue encore aujourd'hui y penser avec effroi.
Qui pouvait-il bien être? Que signifiaient ces mots de vengeance et de regrets?

Quelques jours plus tard, nous en avions les réponses : nous avons trouvé Korge assommée au pieds d'un buisson, l'abra qui nous servait d'espace d'expression ayant tout simplement disparu. Seul un trou persistant et sombre, confirmant que l'auguste végétal avait été arraché !!? Un arbre de cette taille là ne pouvait pas disparaitre sans un bruit tout de même ! Nous avions beau questionner les membres de la famille Boulgoure, aucun d'entre eux n'avaient entendu parler de cet évènement, aucune branche n'avait murmuré d'histoire de ce genre par le passé, ils en étaient -eux et leurs abraknes- abasourdis.

Après de longs jours passés dans les brocantes et les bibliothèques, à la recherche de renseignements, un nom semblait se glisser entre toutes les lèvres, mais chuchoté, murmuré, de peur d'attirer les foudres du voleur de Joie :

"Brumen, celui dont il ne faut pas croiser le regard".

Toujours est-il que le majestueux abra fut retrouvé barrant l'entrée d'un tunnel minier des Landes de Sidimote, presque à bout de souffle, faute de terre, d'eau et de lumière. Nous l'avons donc replanté, non sans mal, les Smisses qui passaient par là nous prêtèrent leurs bras costauds et vigoureux pour la manœuvre.

Brumen le Maléfique était-il ce mystérieux Voleur de Joie? Nous ne le saurons jamais, mais toujours est-il que l'écorce est à nouveau gravée, pour notre plus grand plaisir.

(hrp: Vous comprendrez donc que notre beau Zo7 a été la cible d'un hackeur, et ce à deux reprises!! (wtf?) Nous avons enfin récupéré notre espace d'expression, mais non sans mal, grâce à nos chers collègues dirigeants. D'où la raison pour laquelle le zo7rnal n'était pas disponible ces derniers temps)

Lady